La maladie d'Alzheimer est aujourd'hui incurable. On pourrait cependant freiner efficacement le développement de la maladie si l'on parvenait à la déceler suffisamment à temps. Or actuellement ce n'est pas le cas. C'est dire à quel point les efforts de recherche sont nécessaires pour réussir une percée scientifique en la matière. Le Plan Alzheimer prévoit d'ailleurs de débloquer 200 millions d'euros sur 5 ans afin de développer la recherche sur le dépistage et le traitement de la maladie d'Alzheimer. Fort heureusement, les Espoirs thérapeutiques sont forts et les pistes nombreuses.
Les traitements actuels
Il n'existe pas, à ce jour, de traitements curatifs de la maladie d'Alzheimer. Les médecins s'attèlent essentiellement à essayer de retarder l'évolution de la maladie, d'en atténuer les symptômes et de préserver au maximum les capacités du malade. Les traitements actuels ont pour objectif de traiter les symptômes de la maladie, et d'en atténuer les effets indésirables. Il s'agit essentiellement de diminuer l'angoisse et l'agressivité du malade, de calmer leur état d'agitation.
Les traitements médicamenteux
Ces traitements sont avant tout des moyens de stabiliser l'état du malade. Ils ne permettent pas à ce dernier de retrouver ses facultés antérieures. Les troubles les plus fréquents, outre la détérioration de la mémoire immédiate, sont l'apathie, la dépression et l'anxiété. En cas d'agitation, d'agressivité, ou bien si le patient souffre d'hallucinations ou de délires, on prescrira des médicaments de type neuroleptiques. Dans le traitement de l'anxiété, le médecin prescrira des tranquillisants à faible dose. Contre les fluctuations de l'humeur ou la dépression, des médicaments antidépresseurs seront prescrits. En revanche, contre l'apathie, qui constitue pourtant le plus fréquent des symptômes frappant les malades d'Alzheimer, il n'existe pas de traitement médicamenteux adéquat. Actuellement, ces traitements sont oraux, et s'accompagnent parfois d'effets secondaires non souhaités. Un timbre cutané exempt de ces effets non désirés a été homologué aux Etats-Unis, tandis qu'en Europe il faudra encore attendre pour pouvoir en bénéficier.
Des traitements « structurants »
Quatre médicaments bénéficient d'une indication officielle dans le traitement d'Alzheimer : l'Aricept, le Réminyl, l'Exelon et l'Ebixa. Selon un rapport de la Haute Autorité de la Santé datant de 2007, ces molécules n'ont que des « effets modestes et portent essentiellement sur les troubles cognitifs ». Ces traitements continuent pourtant d'être prescrits, car bien que ne constituant qu'un élément partiel de la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, la HAS estiment qu'ils jouent un rôle « structurant » dans cette prise en charge.
Les traitements non médicamenteux
On sait aujourd'hui accompagner le malade autrement que par des solutions purement médicamenteuses. Il s'agit de stimuler les facultés de la personne souffrant d'Alzheimer de manière à en ralentir le déclin tout en apportant un mieux-être au malade. On compte notamment parmi ces traitements : la réduction orthophonique et psychomotrice, la kinésithérapie, les différentes techniques de stimulation de la mémoire et des autres fonctions cognitives. Ces techniques de prise en charge sont particulièrement développées dans les centres d'accueils de jour et dans les maisons de retraite spécialisées.
Espoirs thérapeutiques : les pistes de la recherche
Beaucoup reste à accomplir en matière de connaissance de la maladie d'Alzheimer. Les principaux espoirs de percée scientifique résident dans les progrès de l'immunothérapie, notamment via l'utilisation des anticorps pour réduire les dépôts amyloïdes, responsables des « plaques séniles » caractéristiques qui s'accumulent dans le cerveau des malades. D'autres pistes sont explorées, notamment la thérapie génique, mais aussi l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens ou d'oestrogènes. Un vaccin expérimental avait été testé en 2003, mais cette piste a dû être abandonnée suite à l'apparition d'inflammations cérébrales et au décès d'un pourcentage, faible mais non négligeable, de patients traités. Les pistes scientifiques sont nombreuses et beaucoup de laboratoires de recherche travaillent sur le sujet. C'est pourquoi il est permis d'espérer une percée prochaine, à court ou moyen terme, qui pourrait redonner espoir aux malades et à leur entourage.
Vers des tests de dépistage précoce
L'urgence actuelle de la recherche est de repérer au plus tôt l'existence de la maladie d'Alzheimer. Etablir un diagnostic précoce permettrait en effet d'agir au plus tôt sur les mécanismes qui favorisent les lésions cérébrales. Même si la cause de la maladie n'est pas encore connue, son dépistage permettrait de mettre au point de nouvelles pistes thérapeutiques. La mise au point d'un test de diagnostic précoce, avant le stade de la démence, constitue par conséquent le principal enjeu de la recherche au cours des prochaines années. On pourrait alors passer d'une thérapeutique traitant uniquement les symptômes de la maladie à l'application de médicaments ralentissant vraiment l'évolution de la maladie. Une équipe de l'Inserm travaille actuellement à la combinaison de tests de mémoire avec des données d'imagerie cérébrale (IRM), et des marqueurs biologiques associés à la maladie présents dans le cerveau, qui permettrait de déceler la maladie trois ans plus tôt qu'actuellement.