La maltraitance des personnes alzheimer est un phénomène de plus en plus dénoncé. La maltraitance est multiforme. Elle peut être de type physique, moral, financier, médicale ou médicamenteuse ; elle peut être le fruit d'une négligence active ou bien passive. Il s'agit d'un ensemble de comportements qui atteint l'intégrité physique ou psychique de la victime, lui causant un préjudice, moral, corporel ou matériel. Ces attitudes malveillantes peuvent être effectuées consciemment ou bien sans volonté de nuire. Il peut s'agir d'un acte isolé ou d'une série d'actes répétitive. La maltraitance a généralement lieu dans le cadre d'une relation de confiance ou de dépendance.
Une définition de la maltraitance
Le Conseil de l'Europe a donné une définition de la maltraitance dès 1990 :
"Tout acte ou omission commis dans le cadre de la famille par un de ses membres, lequel porte atteinte à la vie, à l'intégrité corporelle ou psychique, ou à la liberté d'un autre membre de la famille ou qui compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière".
Les différents types de maltraitance
On distingue :
- les violences physiques : coups; brûlures; ligotage; soins brusques sans information ou préparation; non-satisfaction des demandes pour des besoins physiologiques; violences sexuelles, etc.
- les violences psychiques ou morales : langage irrespectueux ou dévalorisant; absence de considération; chantage; abus d'autorité; comportement infantilisants; non-respect de l'intimité, etc.
- les violences matérielles et financières : vols; extorsion abusive de pourboire; escroqueries diverses, etc.
- les violences médicales ou médicamenteuses : abus de traitement sédatif ou neuroleptique; défaut de soins de rééducation; défaut de soins élémentaires; non prise en compte de la douleur, etc.
- les négligences actives : toutes formes de sévices et manquements pratiqués sciemment.
- les négligences passives : relevant de l'ignorance ou de l'inattention de l'entourage.
- la privation ou la violation des droits : limitation de la liberté de la personne; privation de l'exercice des droits civiques ou d'une pratique religieuse, etc.
Maltraitance: à domicile ou en institution ?
La maltraitance peut survenir aussi bien au domicile de la personne âgée qu'en institutions et émaner des professionnels comme de l'entourage. De plus, les victimes le plus souvent se taisent (sentiment de honte, peur de représailles éventuelles). Il est donc aujourd'hui relativement difficile de quantifier réellement ce problème. Cependant, les efforts des pouvoirs publics depuis plusieurs années visent à repérer et combattre le phénomène en institution. Il est beaucoup plus difficile de lutter contre la maltraitance à domicile, ni surtout de la repérer.
La maltraitance à domicile
La maltraitance à domicile est d'autant plus difficile à combattre qu'elle est sournoise. Difficile en effet de recueillir des témoignages, ou de contrôler les agissements au sein des familles. Les facteurs de risque d'apparition de la maltraitance à domicile dépendent en particulier :
- du degré de dépendance physique ou psychique de la personne âgée. Les états démentiels, la situation financière, ou encore l'isolement social peuvent être des facteurs de risque supplémentaires.
- de la situation familiale au sein de laquelle la personne âgée évolue. En premier lieu, l'épuisement physique et nerveux des parents qui s'occupent de la personne âgée est un facteur de risque très important. On peut aussi noter d'autres raisons favorisant la maltraitance, telles que : alcoolisme, toxicomanie, problèmes financiers, fragilité psychologique, ou bien antécédents de violence familiale.
- des conditions de vie de la personne âgée : locaux trop exigus ou non adaptés au degré de dépendance de la personne ; isolement géographique, etc.
La maltraitance en maison de retraite alzheimer
La maltraitance en maison de retraite est régulièrement dénoncée dans les médias. D'ailleurs, la lutte contre la maltraitance en institution est devenu une priorité pour les autorités publiques. Pas de panique néanmoins, chaque année en France, seuls 5 % des 10 500 établissements font l'objet de signalements. Cependant, chaque cas est un cas de trop et il convient de bien se renseigner avant de choisir un établissement.
Les associations de lutte contre la maltraitance
Plusieurs associations interviennent en matière d'information, de prévention et de lutte contre les maltraitances faites aux personnes âgées. On citera notamment :
- l'Association Allo Maltraitance des Personnes Âgées ALMA
Site internet : www.alma-france.org
Numéro d'appel national contre la maltraitance des personnes âgées : 39-77
- l'AFBAH (Association Francilienne pour la Bientraitance des Aînés et/ou Handicapés).
Site Internet : www.afbah.org/
Pour en savoir plus
Le gouvernement français a créé un Comité national de vigilance et de lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés. Le décret de création du comité national de lutte contre la maltraitance.
Il existe depuis 2007 une agence nationale dont le but est de promouvoir le contrôle interne et externe des institutions. L'Agence nationale d'évaluation sociale et médico-sociale (ANESM) met en place toute une série de mesures de lutte contre les phénomènes de maltraitance.
Site Internet : www.anesm.sante.gouv.fr/
Coordonnées de l'ANESM :
5 rue Pleyel - Bâtiment Euterpe
93200 Saint-Denis
Tel: 01.42.43.90.04
Fax: 01.42.43.85.52
Email : anesm@sante.gouv.fr